Bonnes pratiques agricoles - Projet mené dans le bassin versant de la rivière Sud-Ouest

Ce projet vise à réduire la pollution diffuse de l’eau de surface d’origine agricole par la promotion, la valorisation et la mise en place d'action concrètes et de changement de pratiques par l'accompagnement des entreprises du territoire du bassin versant de la rivière Sud-Ouest.

Ce projet s’insère dans un contexte plus large. L’OBVNEBSL a réalisé un projet d’acquisition de connaissances en 2021 puis, en 2022, a entamé un projet auprès de résidents, en particulier de villégiateurs, se trouvant en bordure du lac St-Mathieu. De plus, le CREBSL et le Parc du Bic ont des projets en aval du bassin.

Les producteurs agricoles, en adoptant certaines pratiques agroenvironnementales, peuvent limiter leurs pertes de sol, de pesticides et de matières fertilisantes dues à l’érosion, et ainsi contribuer à améliorer la qualité de l’eau dans ce bassin versant.

En 2023 et 2024, un banc d’essai a été mis en place avec l’objectif de mieux comprendre la problématique de perte d’azote à l’aide de vols de drone répartis au cours de la saison végétative. Un rapport résumant ce projet se trouve ci-dessous. 

Objectifs

L’objectif principal de ce projet, qui a suscité la participation de 12 entreprises sur 3 ans, consistait à accompagner les entreprises agricoles situées dans le bassin versant de la rivière du Sud-Ouest, dans l’adoption de pratiques agroenvironnementales qui aideront à améliorer la qualité de l’eau de la rivière et de ses tributaires.

Les objectifs spécifiques du projet étaient :

1. Sensibiliser les producteurs du bassin versant de la rivière du Sud-Ouest aux pratiques agricoles favorables à l’intégration de mesures visant à réduire l’érosion et le lessivage des éléments fertilisants (phosphore, azote) vers les cours d’eau ;

2. Solliciter les entreprises agricoles situées sur le territoire visé pour les inciter à adopter des pratiques agroenvironnementales et à faire des aménagements (bande riveraine élargie, bande riveraine, haie brise-vent, etc.) ;

3. Produire des outils de diffusion de l’information obtenue et assurer leur distribution de la façon le plus large possible ;

4. Diffuser les résultats lors d’une journée de présentation avec les conseillers et les producteurs.

Résultats

Dans le cadre de ce projet, ce sont 12 portraits qui ont été réalisés, dont un portrait effectué durant l'été 2024.

Par ailleurs, pour la réalisation du banc d’essai, trois producteurs du bassin versant de la rivière Sud-Ouest ont participé en 2023, et quatre producteurs ont pris part au projet en 2024.

Les résultats du banc d’essai démontrent une absence de différence entre les parcelles fertilisées et ayant reçu une absence ou une diminution de fertilisants, en termes de santé des plantes et de rendement. Beaucoup de facteurs sont à considérer avant de décider de réduire la fertilisation dans un champ, mais c’est une possibilité à explorer avec son conseiller.

Un projet explorant l’utilité de l’imagerie satellite pour identifier les zones à risque des pertes de phosphore (via les pertes de sol) a été mené en 2024. Un rapport le résumant se trouve ci-dessous. En général, il a été observé que l’absence d’un couvert hivernal semble être le paramètre ayant le plus d’impact sur la quantité de phosphore détectée dans le cours d’eau en aval. La présence de zones inondables a aussi un impact important, suivi des pentes élevées, et finalement de la proximité de la parcelle au cours d’eau.

Au cours du projet, deux journées de sensibilisation et d’information sur les résultats obtenus dans le cadre des essais au champ (imagerie satellite et banc d’essai) ont eu lieu en octobre 2023 et en décembre 2024. Plusieurs producteurs et intervenants y ont participé.

Impacts et retombées

Le projet a permis de sensibiliser les producteurs du bassin versant de la rivière du Sud-Ouest aux pratiques agricoles favorables à l’intégration de mesures visant à réduire l’érosion et le lessivage des éléments fertilisants (phosphore, azote) vers les cours d’eau, tout en étant bénéfiques à la santé des sols. Les producteurs rencontrés sont, pour la plupart, ouverts d'esprit et motivés à modifier certaines de leurs pratiques afin de protéger l'environnement. Toutefois, la mise en place de ces aménagements et de ces nouvelles pratiques nécessite du temps et des investissements financiers, ce qui peut constituer un frein pour plusieurs producteurs. Ce projet a également sensibilisé les municipalités aux règlementations concernant les amas aux champs, contribuant à apaiser leurs inquiétudes quant à l’impact de cette pratique sur la qualité de l’eau du lac Saint-Mathieu.

Par la suite, les résultats dans le cadre du projet de banc d’essai ont été présentés lors de la rencontre du 10 décembre 2024. Cette rencontre a réuni neuf producteurs, dont deux avaient participé au projet de banc d’essai, ainsi que sept intervenants.

D’ailleurs, le projet a été une bonne opportunité pour utiliser le drone comme outil d’évaluation de la santé des cultures et pour vérifier les limites de son utilisation. En effet, il a permis de développer une expertise dans l'utilisation du drone et d’acquérir de nouvelles connaissances sur l’application EO Browser pour l’imagerie satellite.

Rapport_BancEssai_0.pdf Rapport_ProjetPhosphore.pdf