L'agriculture de demain - Matières fertilisantes

Le milieu agricole est en transformation depuis plusieurs années, afin de s’adapter aux changements climatiques, aux besoins de préservation des ressources naturelles, et aux besoins en alimentation de la population grandissante. C’est dans ce contexte que différents programmes de subvention ou de rétribution ont été mis en place, afin d’aider les productrices et les producteurs agricoles dans leur cheminement vers l’agriculture durable. Afin d’éclaircir les enjeux liés à l’agriculture durable, et en s’intéressant particulièrement au contexte régional du Bas-Saint-Laurent, cette série de textes sera basée sur les cinq objectifs du Plan d’agriculture durable 2020-2030 (PAD), c’est-à-dire :

• Réduire l’usage des pesticides et leurs risques pour la santé et l’environnement;
• Améliorer la santé et la conservation des sols;
• Améliorer la gestion des matières fertilisantes;
• Optimiser la gestion de l’eau;
• Améliorer la biodiversité.

Revenez la semaine prochaine afin de lire le prochain texte de la série!

La fertilisation permet de fournir aux plantes les éléments dont elles ont besoin afin de bien se développer. La gestion de matières fertilisantes est plutôt complexe, puisqu’un surplus ou un manque de fertilisation vont causer des problèmes. Les plantes qui ne reçoivent pas assez de matières fertilisantes ont une croissance lente et sont affaiblies, ce qui les rend plus à risque d’être attaquées par des ravageurs ou d’être malades. Les plantes ayant reçu un excès de fertilisants subissent une croissance trop rapide, ce qui les rend plus susceptibles aux maladies. De plus, elles sont souvent endommagées; par exemple, un excès de sel va brûler les racines. C’est pour cela qu’il est important de trouver le bon équilibre! Le principe à suivre pour une bonne gestion des matières fertilisantes est : bonne source, bonne dose, bon moment, et bon endroit.

Avant tout, il est important de connaître les besoins des sols et des plantes afin d’identifier les meilleures pratiques à adopter. Le Plan Agroenvironnemental de Fertilisation (PAEF) est réalisé annuellement et permet de dresser un portrait de la situation, mais d’autres outils peuvent venir le compléter.

L’agriculture de précision est un nouvel outil fort intéressant, qui permet d’identifier de façon très précise (au niveau intra-parcellaire) les besoins des cultures. La fertilisation de précision tient compte des conditions locales (pédologie, hydrologie, etc.), des prédictions de rendement et des doses optimales afin de limiter la pollution tout en maximisant le rendement. Ensuite, l’efficacité de l’engrais est importante afin de minimiser les pertes des matières fertilisantes. L’incorporation des engrais limite les pertes par ruissellement et par érosion. L’épandage en bande, mais aussi le fractionnement de l’azote sont des mesures permettant d’augmenter l’efficacité des engrais minéraux, en déposant les engrais à l’endroit ou au moment où ceux-ci sont requis.

Les rotations des cultures permettent de limiter l’appauvrissement du sol, et donc l’application d’engrais. Enfin, les engrais verts vont non seulement enrichir le sol, mais vont aussi le protéger contre l’érosion et vont limiter les besoins en pesticides. Le choix d’engrais verts sera fait en fonction de l’objectif de l’entreprise. Par exemple, une légumineuse capable de fixer l’azote atmosphérique va augmenter la croissance des plantes, tandis que le sarrasin va étouffer les adventices et va stimuler la vie microbienne.

Le Plan d’agriculture durable cible une réduction de 15 % des apports de matières fertilisantes azotées sur les superficies en culture d’ici 2030. L’enjeu identifié au Bas-Saint-Laurent est le maintien et l’amélioration de la qualité de l’eau en milieu agricole, ce qui implique une diminution des pertes de matières fertilisantes telles que l’azote, le phosphore, les nitrites et nitrates, et les matières organiques.

Consultez votre conseiller en agronomie afin d’obtenir un PAEF ou une analyse de sol.