Le coût d’un panier d’épicerie a augmenté de façon importante. Loblaws a connu une hausse de 30% de ses profits au 3e trimestre de 2022. Alors, comment se fait-il que les producteurs agricoles ont d’importantes difficultés financières? Il faut comprendre l’ensemble des maillons de la chaîne en alimentation.
C’est le sujet qui est abordé lors d’une entrevue à Radio-Canada avec Julie Potvin, directrice de JMP Consultants, et Jacques Nantel, professeur émérite à HEC Montréal.
Les producteurs agricoles font face à de nombreux défis en 2022. Tout a augmenté de prix : les intrants, le carburant, la main d’œuvre, les équipements… Et une importante partie des producteurs ne peuvent pas décider de leurs prix de vente, qui sont régis par l’offre et la demande du marché mondial, ou par la Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec.
Afin que les aliments produits se rendent à nos assiettes, une très longue chaîne doit être suivie. Celle-ci comprend les grossistes, les distributeurs, les centres d’abattage et de découpage dans le cas de la viande, et surtout, beaucoup de transport. À chaque étape, il y a une marge qui se prend, d’où la hausse importante des prix vus à l’épicerie, qui ne reflète pas une hausse des profits pour les producteurs agricoles.
Les marchés publics sont une façon très intéressante pour les producteurs de vendre leurs aliments à un prix similaire à celui trouvé en épicerie, tout en augmentant leurs revenus puisqu’il n’y a pas d’intermédiaires. L’achat local est devenu très populaire durant la pandémie : il permet de diminuer le transport, de produire moins de gaz à effets de serre, de respecter l’environnement, mais surtout, il est bénéfique pour l’économie locale.
Une partie de la population a conservé leurs habitudes de consommation acquises durant le début de la pandémie, par conviction, mais aussi pour la qualité des produits achetés. Toutefois, avec l’inflation qui n’affecte pas que l’alimentation, certaines familles ont dû se retourner vers les grandes surfaces pour s’alimenter, afin de réduire leurs dépenses.
Revenons à la hausse des profits de Loblaws. Monsieur Nantel explique qu’il faut prendre en compte trois chiffres : les revenus, les profits, et les marges brute et nette. La pandémie a causé la fermeture de nombreux petits commerces; ainsi, la part du marché des grandes compagnies a augmenté. La marge nette de Loblaws n’aurait pas changée; c’est-à-dire que le profit réalisé sur un dollar de produit alimentaire vendu est le même qu’en pré-pandémie. Ainsi, la hausse des profits serait causée simplement par une hausse de produits vendus.
Enfin, lorsqu’on lui demande comment conseiller les producteurs, quelles sont les pistes de solution pour réduire les coûts ou améliorer le rendement, Julie Potvin répond :
«On souhaite travailler avec nos producteurs de façon globale. Que les conseillers techniques, agroenvironnementaux, et en gestion travaillent ensemble de façon multidisciplinaire et entourent bien les producteurs, pour que chaque décision qui est prise s’oriente dans le bon sens, tant au niveau des rendements que de la performance économique.»
L’achat local demeure une piste de solution très intéressante pour les producteurs agricoles. Si vous le pouvez, pensez à acheter local! De nombreux paniers de viande ou de légumes sont offerts au Bas-Saint-Laurent qui sont abordables, lorsque l’on compare leur prix au kilo à celui trouvé en épicerie.
Afin d’écouter l’entrevue dans son ensemble : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/meme-frequence/segments/entrevue/423845/panier-alimentation?fbclid=IwAR1Qf3mfoLGsU8HJ6oF73i0VxD1whgOFpUYJsUjTSG5aM7iy8JRWpzk9KpI
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